Sociologue spécialisé en criminologie, Laurent Muchielli considère que le fait divers est un « symptôme des dérèglements de la vie sociale. Et lorsqu’il rencontre une ambiance générale de morosité et l’inquiétude sur l’avenir, il devient le révélateur d’une décadence. »
Source de questionnement et d’inspiration en art, en littérature et au cinéma, le fait divers transmet des histoires mais incite surtout, par les secrets et énigmes qu’il recèle, à le déconstruire et le reconstruire pour tenter de mieux le comprendre. L’imaginaire traverse la réalité, la renverse. C’est dans cet esprit, avec une approche à la fois documentaire et fictionnelle, que j’aborde le sujet.

Ce projet autour du fait-divers rassemble 3 séries photographiques réalisées entre 2016 et 2017, en parallèle de la rédaction de mon mémoire de recherche intitulé Le spectaculaire du fait-divers
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THE CHILDREN WHO WENT UP IN SMOKE, 2016

CATOPSIS
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CATOPSIS
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CATOPSIS
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CATOPSIS
CATOPSIS
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CATOPSIS
CATOPSIS
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Il s'agissait au départ de mener une enquête fictionnelle sur une affaire non-résolue survenue en 1945 aux États-Unis, mais surtout de s’interroger sur l’imaginaire collectif du fait divers. Ce qui m'intéressait dans ce projet était aussi de questionner la tension entre la mission d'information de l'image et celle, souvent inverse, de divertissement.

Dans la presse, lorsque des images viennent illustrer des articles de fait divers, la pauvreté des données autorise souvent une grande part de reconstitution dans l'imaginaire du spectateur et entretient la fascination pour le mystère. Ce travail mêle différents types d’images (création d'archives, utilisation de documents authentiques, récupérations d'images anonymes, et mes propres photographies), et tend à brouiller les frontières entre faits réels et fictions.

CATOPSIS, 2016

CATOPSIS
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CATOPSIS
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CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS

Cette série s'interroge sur l'imaginaire collectif et l'iconographie du fait divers, mis en place notamment par le cinéma. Catopsis (qui signifie en grec « en dessous des apparences ») se constitue comme une enquête fictionnelle s'appuyant sur les stéréotypes et paradoxes de l'image de fait divers. Dans ce travail, les espaces vides, à la fois calmes et anxiogènes, sont mes décors de prédilection, et tendent à évoquer les notions de disparition, de faille, de falsification.

LES PETITS CRIMES, 2016

CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS
CATOPSIS

Pour ce travail, j'ai effectué un repérage virtuel sur Google Street View. En mêlant une esthétique documentaire à un aspect factice décelable grâce aux failles des captures d'écran (floutages, décalages dûs au collage encore visible, déformations...), je m'interroge sur la photographie de presse, l'image dite d'après coup qui illustre les faits divers.
Ne donnant rien de l'événement qu'elles illustrent, elles n'en plantent que le décor. Nous n'avons accès qu'au lieu du crime, qui doit comporter suffisamment d'indices pour que, guidé par les gros titres, le spectateur puisse s'imaginer un scénario.


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